Bravo ! Votre création théâtrale, votre spectacle, votre comédie musicale, a séduit une salle de spectacle. Mais avant de présenter votre œuvre à un public, vient la phase des négociations.

A la clé, la signature d’un contrat (oui, oui, c’est indispensable) qui scelle votre accord. Surtout, le contrat avec la salle de spectacle, théâtre ou lieu de représentation quelconque, définit les termes de votre engagement.

Mais sauf pour les juristes et les professionnels de la production de spectacle, décrypter les termes juridiques peut s’avérer complexe.

Vous avez une question ? Elle est probablement dans notre Foire Aux Questions. Ce n’est pas le cas ? Ecrivez-nous par ici.

Qui doit rédiger le contrat ?

Juridiquement, il n’y a pas d’obligation. Un contrat est un document qui contient des clauses partagées et signées par toutes les parties. Le rédacteur importe peu.

Dans les faits, cela dépend du type de contrat :

  • Les contrats de location ou de coréalisation dans une salle sont souvent proposés par les salles elles-mêmes. En effet, ces dernières ont des conditions de mise à disposition qui leur sont propres. Elles vont plus ou moins appliquer ces règles de manière identique à chaque compagnie. Cependant, même s’ils vous proposent un modèle, il faut avoir en tête que tout ou presque est négociable dans un contrat.
  • Les contrats de cession de spectacle (pour les tournées) sont souvent rédigés par les compagnies productrices des spectacle. Dans ce cas-là, c’est la compagnie qui expose ses contraintes : logistique d’approche, nombre de techniciens nécessaires à l’accueil, conditions financières propres au spectacle, etc.

Que puis-je exiger en termes d’accueil technique ?

Avant de signer un contrat, il faut que les deux parties s’assurent que le lieu est capable d’accueillir techniquement le spectacle. Il faudra par exemple regarder la taille du plateau, ou la capacité technique en son et lumière. (Sur ce point rédiger la fiche technique du spectacle peut vous aider.) Une fois cette base partagée et valider, il y a trois points importants à négocier et à inscrire dans le contrat :

  • Quelle durée ai-je pour monter mon spectacle ? On parle généralement en « service » de montage. Un service représente 4 heures de travail. Cela va évidemment dépendre de la complexité technique de votre spectacle. Il faudra aussi composer avec les contraintes de la salle et comprendre qu’un service supplémentaire induit des coûts en termes de personnel d’accueil, d’ouverture des lieux, etc… En moyenne et pour un spectacle de taille moyenne, il faut compter entre 2 et 4 services de montage.
  • Quel est le matériel technique dont je dispose ? Il est important de valider la fiche technique de la salle autant qu’ils valident la vôtre. Nous vous recommandons également de vérifier quel est le parc son et lumière mis à votre disposition. En effet, s’il y a des manques, ils devront être comblés. Dans ce cas, il faudra négocier qui de vous ou de la salle doit louer un complément. En règle générale, si vous louez la salle c’est à vous de louer le matériel. Si votre spectacle est acheté, c’est plutôt la salle d’accueil qui va louer le complément.

Puis-je négocier le prix ?

Comme nous l’avons dit plus haut, tout est négociable. Évidemment, quand nous arrivons à parler finances, les marges de négociation peuvent se trouver réduites. Cependant, il faut garder en tête que tout est possible.

Si vous en êtes à négocier un contrat et un prix, c’est que la personne en face de vous souhaite réellement vous accueillir. Au moment de la négociation financière, il faut avoir en tête que chacun d’entre vous a des contraintes et doit tenter de faire au mieux.

Par exemple, une manière d’augmenter le prix de vente d’un spectacle peut être de faire au plus juste sur les frais de transport et d’hébergement. Ou encore, dans la négociation lorsque vous devez louer une salle, vous pouvez proposer un prix minimum de location avec un intéressement de la salle à la vente des billets.

Toute négociation doit être proportionnée, mais elle doit exister.

Dois-je prendre un avocat pour relire le contrat ?

i les enjeux financiers sont très importants, il peut être intéressant de se faire conseiller juridiquement. Dans la plupart des cas, ce type de contrats est assez commun et ne nécessite pas de compétences juridiques particulières. Nous vous recommandons en revanche de prendre conseil auprès d’autres acteurs de la production de spectacles qui ont l’habitude de ce genre de contrat.

De plus, il n’est pas très compliqué de trouver des contrats-types et de comparer par rapport aux contrats qui vous sont proposés.

Quelles sont les erreurs à ne pas faire ?

Ill faut vous assurer que les points principaux sont couverts :

Plus le contrat est précis dans sa rédaction, plus il est de qualité. Il est important que vous en compreniez chacun des points, sinon c’est qu’il faut les préciser.

Voici quelques exemples d’erreurs à ne pas faire :

Dans le cas d’un contrat de coréalisation (partage des recettes entre le théâtre et le producteur), oublier de préciser qui paie les droits d’auteurs et les droits voisins. Ça peut représenter environ 15% de la recette, donc il faut que ce soit clair si ces droits sont partagés ou s’ils sont à votre charge.

Ne pas préciser le nombre de technicien.nes nécessaires au déchargement et au chargement des décors. Si vous avez un décor imposant et qu’une fois arrivé.es au théâtre vous vous rendez compte qu’il n’y a qu’un.e employé.e municipal.e (certes de bonne volonté, mais quand même…) pour vous aider, vous mettez en péril vos équipes.

Ne pas préciser qui prend en charge les repas et l’hébergement dans le cas d’une tournée. Il faut compter chaque personne pour chaque repas et s’assurer avec l’organisateur.ice de qui les prend concrètement en charge.

Si vous êtes rigoureux et que vous respectez ces principes de bases, vous diminuerez clairement le risque de mauvaises surprises !

Pour le reste, chaque situation peut avoir son lot de questions particulières. Pour éviter les déconvenues, faites-vous accompagner. Chez Compote de Prod, nous accompagnons au quotidien des spectacles dans leur développement et leur production. N’hésitez pas à nous contacter.

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