Tous deux se tiennent au mois de juillet entre les remparts d’Avignon dans le Vaucluse. Tous deux célèbrent le théâtre et sont réputés dans le monde entier. Pourtant le Festival IN d’Avignon et son petit frère (en âge) du OFF n’ont rien à voir.
«Le OFF est une lutte pour la survie, écrivait Christine Monin en 2010 dans La Vie. Dans le IN, l’ambiance est plus feutrée. Point n’est besoin de publicité, le festival affiche quasi complet dès l’ouverture.»
Parfois rivaux, qu’ont de différent le Festival IN et OFF d’Avignon ? Voici un condensé de leurs caractéristiques comparées.
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Sur le financement :
Le Festival IN est directement financé par le Ministère de la Culture, les Collectivités Territoriales et la Ville d’Avignon. Les financements publics représentent plus de 50% de son budget.
Du côté du OFF, selon des chiffres du journal Le Monde de 2014, seulement 5 % des compagnies perçoivent une subvention de l’État (8 000 euros en moyenne), 21 % une aide des collectivités territoriales (6 300 euros en moyenne). Elles font appel au financement participatif pour 11 % d’entre elles.
En 2019, l’association Avignon Festival & Compagnies organiatrice du OFF a bénéficié pour la première fois d’un coup de pouce du ministère de la Culture : une enveloppe de l’État de 40 000 euros pour améliorer l’accompagnement des artistes, dont 10 000 euros réservés à la sécurité du Festival.
Sur le type de public :
Plusieurs enquêtes montrent que les publics types du Festival IN et OFF sont assez proches. Beaucoup voient d’ailleurs des créations dans l’un et l’autre. Le IN rassemble 64% de femmes, très souvent diplômées de l’enseignement supérieur. Les spectateurs sont 73% à avoir un niveau supérieur à Bac +3 quand 65 % sont au moins titulaires d’une licence dans le OFF.
Les habitués du « off » se composent aux deux tiers de femmes et 64 % ont plus de 50 ans (30 % entre 25 et 49 ans). Les retraités et les cadres de la fonction publique représentent à eux seuls 47 % des abonnés.
Dans les deux événements, 30% des spectateurs vivent dans la région Provence-Alpes-Côtes-d’Azur, 20% de la région parisienne.
Une étude sociologique certes un peu datée* (2008) mais révélatrice a prouvé que les visiteurs du IN et du OFF se rejoignent sur des pratiques culturelles très fortes, bien distinctes du reste des Français : 90 % d’entre eux sont déjà allé au cinéma dans les 12 mois et 50 % à un spectacle de danse, contre 58 % et 8 % respectivement de la population française.
*Emmanuel Ethis, Jean-Louis Fabiani et Damien Malinas, Avignon ou le public participant : Une sociologie du spectateur réinventé, Montpellier, L’Entretemps éditions, 2008
Pour comprendre la différence entre théâtre public et théâtre privé en France :
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