Si le milieu du spectacle vivant et surtout celui de la comédie musicale fait rêver les foules, la réalité des métiers qui fourmillent sur scène ou en coulisses reste méconnue. Des costumiers aux compositeurs en passant par les régisseurs, Compote de Prod vous propose une galerie de portraits des différentes fonctions que cet univers compte.
Après notre première interview avec Julien Iscache, producteur, découvrez le portrait d’Alban Jarossay, maquilleur-coiffeur pour Compote de Prod.
C’est quoi ton métier ?
Je suis coiffeur-maquilleur. Ce métier (qui sont deux métiers à part entière et peuvent être exercés par deux personnes différentes) intervient à deux moments différents dans la vie d’un spectacle. La création : on met notre expertise technique au service du metteur en scène afin de traduire en cheveux et maquillage sa vision de l’univers qu’il souhaite créer. L’exploitation : les visuels ont été établis et sont mis en pratique. Les comédiens sont formés si besoin, ainsi qu’une équipe de coiffeurs et maquilleurs.
Une journée type, ça ressemble à quoi ?
Fondamentalement, je pense qu’il n’y a pas de journée type, et c’est ce qui fait la spécificité de nos métiers. Je pense que c’est durant une représentation que l’on trouve la routine la plus récurrente : installation des loges et de mon poste de travail puis préparation des comédiens (maquillage et coiffure), préparation des coulisses et changements plus ou moins rapides de costumes, maquillages et perruque pendant le spectacle. Enfin, rangement et nettoyage des loges et du matériel.
Comment es-tu arrivé là ?
J’ai travaillé une dizaine d’années en salon de coiffure traditionnel. Un soir dans mon lit devant un programme télévisé riche de personnages en tous genres, avec des maquillages et des coiffures que j’admirais, je me suis dit : « Et pourquoi pas moi ?! ». Quelques mois plus tard je sortais diplômé d’une école de maquillage parisienne et je commençais mes premiers pas dans le milieu.
Ça signifie quoi pour toi de travailler dans le spectacle vivant ?
Vivre. Les spectacles ont un début, une vie, une fin, et ce à différents niveaux : la création, l’exploitation, les saisons, les résidences, les tournées, les changements de comédiens, les remaniements d’écriture. Tous ces changements obligent à s’adapter en permanence et à vivre le moment présent.
Pourquoi voulais-tu faire ce métier ?
J’aime travailler avec mes mains, voir naître des choses sous mes yeux. J’aime l’Histoire, les différentes cultures, les univers fantastiques. Et je peux retrouver tout ça dans mon métier. Au fond je ne suis pas sûr d’avoir choisi ce métier, c’est plutôt lui qui est venu à moi.
Que préfères-tu dans ton métier ?
Le processus de création et ce qu’il implique : le travail de recherche des matières, de recherches historiques si besoin, de recherches techniques pour répondre aux attentes et aux impératifs de la mise en scène.
Découvrez le travail d’Alban Jarossay sur son compte Instagram
Que détestes-tu dans ton métier ?
Une certaine banalisation et le peu de considération de ce métier par les personnes qui lui sont peu familières. C’est un savoir-faire qui demande du temps dans son apprentissage et dans sa maîtrise. Et malheureusement cela aboutit souvent à des budgets bien trop inadaptés.
Quels sont tes plans professionnels pour les prochains mois ?
Il y a les tournées d’Alice et de La Cigale sans la Fourmi et la création de deux nouveaux spectacles qui vont arriver prochainement. Je vais aussi animer une formation sur mon métier dans une école. Et puis j’ai appris dans ce métier que demain est un autre jour, avec son lot de surprises et de nouvelles rencontres.
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