Dans l’article précédent « Comment lancer un spectacle à Paris« , nous vous donnions quelques conseils pour implanter un spectacle à Paris. Nous y abordions notamment la question du choix du lieu de diffusion.

Poursuivons aujourd’hui avec un pan résolument administratif : quels sont différents contrats qu’une compagnie peut signer avec un lieu d’accueil de spectacles ? Et quels sont les pièges à éviter ?

Soyons clairs, c’est souvent le théâtre qui imposera la forme contractuelle que va prendre la collaboration avec la compagnie ou la production. Mais la discussion est toujours possible, nous allons donc vous donner quelques clés pour comprendre quels sont les types de contrat possibles et les pièges à éviter.

1 – Le contrat de coréalisation

C’est un contrat très répandu, que ce soit dans les théâtres privés ou avec des scènes subventionnées. Le principe de base est simple : le théâtre met à disposition la salle en ordre de marche, la compagnie/production assure le spectacle, et les recettes sont partagées entre la compagnie/production et le théâtre. Un contrat qui semblerait sur le papier assez avantageux, mais il faut bien faire attention à plusieurs points

  • Quel pourcentage revient à chaque partie ? 50/50 ? 35/65 pour le théâtre ? Tout est possible dans un contrat, c’est donc le premier point que vous serez amenés à regarder pour commencer à estimer votre budget.
  • Le contrat mentionne-t-il un minimum garanti ? En effet, il arrive souvent (notamment dans les théâtres privés parisiens) que les contrats de coréalisation soient en réalité des contrats de location “déguisés”. La proposition peut être la suivante : partageons les recettes, mais à chaque représentation, un minimum de X € doit être versé au théâtre, même si le montant de la billetterie ne le couvre pas. Attention donc à ces cas de figure ! Il s’agit d’être précis dans vos calculs pour voir dans quelle mesure ce deal est intéressant pour vous. En outre, même si c’est assez rare, le minimum garanti peut aussi être en faveur des compagnies, généralement dans le cadre de tournées en dehors des grandes métropoles.
  • Comment sont gérés les droits d’auteur, de mise en scène et les droits voisins ? S’il y a partage de recettes, il faut bien vérifier si le paiement des droits est également partagé ou s’il vous est totalement dévolu, car ces montants-là ne sont pas négligeables.

2 – Le contrat de location

On retrouve très fréquemment ce type de contrats dans les théâtres privés des grandes métropoles. Il a généralement le mérite d’être simple : la compagnie/production paie un montant fixe de location pour chaque représentation effectuée dans le théâtre et elle récupère l’intégralité de la billetterie. Il y a également quelques points de vigilance à noter :

  • Vous allez louer un créneau pour votre représentation, il est important de savoir ce qu’il contient exactement, par exemple : quelle durée de montage technique est autorisée ? Est-il possible de répéter dans le théâtre avant la première ? Pendant l’exploitation ? Un régisseur, est-il mis à disposition pour assurer la régie du spectacle ? Y a-t-il des contraintes en termes de communication sur vos supports ? 
  • Attention également à l’échéancier de paiement de la location, c’est d’ailleurs un point qui peut tout à fait être négociable. La compagnie/production va généralement devoir payer un acompte avant de démarrer, mais quand doit-elle payer le solde ? En une ou plusieurs fois ?

3 – Le contrat de cession

C’est évidemment le contrat que la plupart des compagnies et productions recherchent : le théâtre paie pour accueillir le spectacle, ce qui limite considérablement les risques et permet généralement de rentabiliser l’investissement de départ sur la création du spectacle. 

Ces contrats interviennent généralement en tournée en dehors des grandes métropoles. Ils sont notamment utilisés par les théâtres municipaux qui constituent ainsi leurs programmations annuelles. Même s’il sont évidemment très avantageux d’un point de vue financier, il faut bien être vigilant sur quelques points :

  • À quel prix est acheté le spectacle ? C’est le point central. Il est primordial de vendre son spectacle au juste prix : pas trop haut, pour qu’il soit raisonnable pour l’acheteur, mais pas trop bas pour qu’il ne dévalorise pas la qualité de votre spectacle et qu’il puisse vous permettre de rentabiliser vos investissements.
  • Qui prend en charge les frais annexes au spectacle ? Transport des équipes et des décors, frais de restauration et de logement. Cela doit bien être précisé et chiffré dans le contrat.
  • Qui se charge du paiement des droits d’auteur et des droits voisins ? C’est généralement le théâtre, mais il faut bien s’en assurer. 

Tous ces questionnements peuvent sembler complexes, mais ils sont essentiels pour s’assurer que la collaboration avec le lieu sera encadrée comme il se doit. Chaque cas sera unique, chaque contrat a ses avantages et ses inconvénients, donc il est indispensable de prendre le temps de se poser ces quelques questions avant de s’engager.

Compote de Prod accompagne des compagnies et des productions sur ce sujet, n’hésitez pas à nous contacter !

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