Cet été, nous avons beaucoup parlé de la préparation d’un spectacle ou d’un projet en vue du festival off d’Avignon. Mais un autre pôle très important de la production théâtrale en France est évidemment Paris !

Comme Avignon, exploiter un spectacle en région parisienne correspond à une économie bien particulière dont il est intéressant de connaître les contours.

1 – Quel spectacle jouer à Paris ?

Nous y reviendrons, mais l’investissement pour jouer à Paris dans une économie de théâtre privé est conséquent (et pas que financièrement). Les risques pour votre compagnie sont donc grands ! Regardez sur les sites de réservations les spectacles qui “fonctionnent” le mieux : comédie, stand-up, jeune public, théâtre contemporain (sur des titres à succès ou avec des têtes d’affiche).

Si votre projet correspond à une de ces catégories, la chose sera peut-être facilitée, mais la concurrence sera rude ! Si vous vous situez en-dehors, il va falloir vous faire votre place !

Dans tous les cas, et comme toujours, réfléchissez aux raisons pour lesquelles le public sera attiré par votre spectacle, dans quel(s) théâtre(s) votre spectacle s’épanouirait le mieux, et à quelle période de l’année ou dans quel(s) créneaux de la semaine.

2 – Dans quel théâtre jouer à Paris ?

Tout comme pour Avignon, le choix du lieu est primordial !

Demandez-vous combien de billets vous devrez vendre, au regard de votre budget. S’il s’agit par exemple de remplir 6 dates dans une salle de 50 places, vous pourrez relativement aisément compter sur votre entourage élargi (que l’on appelle 1er et 2nd cercles) pour atteindre votre objectif. S’il faut vendre 3000 places, les enjeux sont différents ! Dans ce cas, la réputation et la notoriété du lieu vont beaucoup jouer pour atteindre le 3e cercle.

Lorsque vous pensez à un lieu pour diffuser votre spectacle, posez-vous ces questions : quelle est sa ligne de programmation et est-ce qu’elle correspond à ce que vous souhaitez proposer ? Quelles sont les conditions financières ? Quelle est la réputation de ce lieu et de son équipe ? Rappelez-vous que vous allez devoir travailler avec au quotidien.

Notre meilleur conseil est de choisir définitivement un lieu uniquement si vous êtes convaincus par les conditions et l’éthique du lieu à 100%.

3 – Quelle communication prévoir ?

La communication externe est évidemment le nerf de la guerre pour se faire connaître et faire venir le public ! La concurrence sera rude car les moyens engagés à Paris par la concurrence est parfois titanesques. Pour se faire une idée, une semaine d’affiches 4x3m dans le métro coûte plusieurs dizaines de milliers d’euros. Alors : comment se battre face à ça ? 

Cibler, cibler, cibler !

Quel est votre public ? Sa tranche d’âge, sa classe sociale, sa localisation et ses habitudes ? De là, vous pouvez en déduire les canaux de communication qui seraient pertinents pour ce cœur de cible.

Si vous avez un peu de budget (quelques milliers d’euros), tentez au maximum de mettre en place des partenariats médias (presse écrite, radio…) avec des interlocuteurs reliés d’une certaine façon à votre spectacle. Par exemple, nous avons choisi pour notre spectacle “Jonasz au Grenier” un partenariat avec la radio TSF Jazz car nous visons un public d’amateurs de jazz et de variété, plutôt âgé. De plus, les partenariats média peuvent déboucher sur la publication de contenus éditorialisés, et donc contribuer à offrir une légitimité au spectacle.

Un second outil qui offre des possibilités de ciblage très affuté est bien sûr les réseaux sociaux : n’hésitez pas à sponsoriser vos contenus pub avec le lien de billetterie du spectacle, demandez aux équipes du spectacle de partager leur expérience du projet sur leurs réseaux. Si vous avez un site de billetterie privilégié, vous pouvez essayer également de faire des échanges de visibilité avec eux !

Et enfin…ne jamais oublier la communication de proximité ! Munis de vos flyers et affiches, quadrillez les comptoirs de tous les commerçants du quartier, les restaurants et bars, les sorties d’école si vous faites du jeune public. C’est fastidieux, mais ça peut être très payant.

Dans tous les cas, les exploitations parisiennes se gagnent sur la durée et la persévérance. Surtout dans le cas d’une création, prévoyez de pouvoir être endurant sur plusieurs semaines, voire plusieurs mois. 

Paris reste une magnifique vitrine professionnelle pour vos créations, il faut juste savoir comment bien l’apprivoiser !

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