Créer des visuels pour faire la promotion de son spectacle est une étape aussi essentielle que la rédaction d’un pitch : une affiche traduit en image l’esthétique et le propos d’une œuvre, tout en délivrant des informations pratiques et un message précis en direction du public-cible.

Les visuels répondent à des codes de création graphique bien spécifiques. Alors, que vous missionniez un.e graphiste professionnel.le ou que vous élaboriez votre affiche vous-même, voici nos 5 conseils pour une affiche réussie.

1) Construire une stratégie de communication

Lorsque l’on crée un visuel, il est tentant de rapidement laisser libre cours à son imagination pour esquisser de premières idées. ERREUR : il s’agit moins d’élaborer une affiche qui nous plaise esthétiquement, que de composer une affiche qui corresponde à son public-cible, à son contexte de diffusion et par conséquent à ses objectifs de communication. En bref, adresser le bon message au bon public, dans le bon timing !

La première étape consiste donc à s’interroger sur la stratégie de communication.

– Où et quand l’affiche va-t-elle être vue ? Dans le métro deux semaines avant la première ? En display sur un site de revente pour des prolongations ? En affichage sauvage à Avignon en cours de festival ? Ce premier facteur permettra de définir le format et les premiers codes de l’affiche.

Exemple : annoncer la reprise d’un spectacle sur un feed Instagram sous-entend un format 9 :16 (vertical) ou 1 :1 (carré) avec un bandeau voyant « Succès reprise ! » auquel s’ajoutent toutes les informations relatives au lieu de représentation ainsi qu’à l’accès à la billetterie.

– Qui est le public à solliciter ? Définir le public-cible du spectacle permettra d’adapter le ton du message et l’esthétique du visuel afin de correspondre aux attentes des spectateur-ices souhaité.e.s.

Exemples : le public adulte d’une pièce de théâtre musical intimiste comme La Clef de Gaïa sera sensiblement différent du public familial d’une comédie musicale jeune public comme Alice.

– Quel est le message à faire passer ? Par exemple, s’agit-il de révéler le visuel pour la première fois auprès de son premier cercle social, et donc d’accroître la notoriété du spectacle ? Ou l’enjeu est-il d’annoncer les dates de la prochaine tournée, et donc par extension de vendre des billets ? Affiner l’objectif du message permettra de sélectionner les informations délivrées sur l’affiche et de les hiérarchiser en conséquence.

2) Hiérarchiser les informations écrites

Les objectifs de communication du visuel influencent directement la taille et le placement des différents messages écrits. Voici une liste non-exhaustive des informations pouvant figurer sur une affiche, dans un ordre hiérarchique conventionnel :

1) Titre du spectacle : c’est a priori la première information que nous devons lire

2) Sous-titre du spectacle ou “catchline” : accolé au titre, un message pour caractériser le propos ou le ton de l’œuvre et attiser la curiosité du lecteur/de la lectrice

3) Lieu (nom ou logo du théâtre, adresse), dates et éventuellement horaires de représentation & billetterie : ce sont les informations pratiques essentielles si l’objectif est de vendre des billets, à mettre en avant par sa taille, de préférence en partie basse de l’affiche. Avec ou sans « Call To Action » de type “Réservez vos places sur (site internet)

4) Récompenses / Extraits presse. Ils valorisent la proposition artistique, à mettre en avant par une couleur et une typographie spécifiques.

5) Nom de la compagnie / de la production : tout en haut ou tout en bas de l’affiche.

6) Crédits artistiques (Mise en scène, musique, texte, interprètes, scénographie, chorégraphie, etc.). Taille et placement à moduler selon l’importance donné à la notoriété des artistes. En-dessous du titre ou en bas de l’affiche.

7) Logos des partenaires. Tout en bas de l’affiche.

8) Crédit graphiste/photographe, numéro de licence d’entrepreneur du spectacle et autres mentions obligatoires : en tout petit, verticalement sur le côté ou horizontalement tout en bas.

3) Traduire visuellement l’esthétique et le propos du spectacle

Une fois la stratégie de communication mûrement réfléchie, il est temps de passer à la création visuelle. Il sera utile de reprendre le travail abattu en amont lors de la rédaction des pitchs du spectacle, pour ensuite le mettre en image. Une fois le sujet du spectacle et son angle d’attaque bien identifiés, vous pouvez démarrer un travail de recherche de visuels reliés à cette thématique. Ne pas hésiter à s’inspirer d’affiches existantes (et pas uniquement celles issues du spectacle vivant) et à réutiliser des modèles en accès libre sur internet ou dans des programmes de création graphique gratuits (exemple : Canva).

Attention au plagiat, cependant ! Ces recherches servent à approfondir des idées, à aiguiser votre sens de l’iconographie, des codes visuels (couleurs, formes, tons associées au thème et au message). C’est en outre l’occasion de dénicher ce qui n’a pas encore été fait : l’originalité d’une affiche crée aussi la curiosité !

4) Priorité à la clarté de l’information !

Quelques règles essentielles sont à retenir afin de diriger efficacement le regard des lecteur-ice.s de l’affiche.

Le sens de lecture des langues occidentales allant de gauche à droite, une affiche est par conséquent balayée du regard en diagonale, en suivant une forme de « Z ». C’est une des raisons pour lesquelles les partenaires demandent à ce que leurs logos soient apposés en bas du visuel, généralement à droite : pour être la dernière information vue et retenue. Comme expliqué dans le point 2, hiérarchiser les informations écrites d’après ce sens de lecture est primordial.

Il en va de même pour d’autres options esthétiques : par exemple, le choix des couleurs et des typographies. En règle générale, on dit qu’il est idéal de ne choisir que 2 à 3 couleurs dominantes, qui se complètent et contrastent entre elles. Plusieurs sites internet peuvent vous aiguiller dans ces choix de complémentarité comme https://www.palettedecouleur.net/ ou https://coolors.co/palettes/trending).

De même, concernant les typographies : 2 à 3 polices d’écriture bien lisibles suffiront à couvrir l’ensemble des informations ; c’est-à-dire une première, spécifiquement pour le titre, une seconde dans le même style pour quelques informations secondaires, et une troisième minimaliste sans empattement pour les informations tertiaires.

Enfin, s’il n’y avait qu’une règle d’or à retenir : aérer la disposition des éléments graphiques ! Une bonne affiche doit se lire sans aucun inconfort de près et de loin, aussi, il est déterminant que les mots et les images ressortent bien les uns par rapport aux autres et ne sont pas compactés entre eux.

5) Respecter le droit d’auteur

Dans le spectacle vivant, on connaît bien le droit d’auteur des textes, des musiques, et des mises en scène. Il est tout aussi valable pour n’importe quelle création visuelle : illustration, photographie, typographie ou charte graphique.

Respecter le droit d’auteur, c’est donc s’assurer que l’on est en possession des droits de chaque élément graphique utilisé.

La méthode la plus simple pour cela est d’utiliser les banques d’images et de typographies libres de droit gratuites ou payantes. Pour rappel : les images trouvées sur google ou Pinterest sont rarement libres de droit. Une fois les droits acquis, il est également important de rappeler qu’il est interdit de modifier un élément graphique sans l’aval de son auteur.ice.

Par exemple : recadrer une photographie, modifier la couleur d’un logo…

Enfin, il est d’usage de créditer sur l’affiche les auteur-ice.s ayant participé à l’élaboration du visuel.

Vous y voyez plus clair ? Le plus simple et le plus fiable est bien entendu de faire appel à un.e graphiste, pour tout ou partie de la création de l’affiche. Si vous avez besoin du soutien de profesionnel.les, Compote de Prod peut mettre son équipe à votre disposition : graphiste, chargé.e de communication, vidéaste… Parlez-nous de votre projet !

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