« Il parle de quoi ton spectacle ? » Si vous mettez plus d’une minute à répondre à cette question, c’est mauvais signe. Savoir présenter clairement et succinctement son projet de spectacle, c’est indispensable. C’est comme en entretien d’embauche, lorsqu’on nous demande de raconter notre parcours. Un bon pitch est un outil de clarification personnel et un argument marketing.

Il vous servira à chaque étape de l’avancement de la production, notamment :

Voici nos 5 conseils pour construire une présentation limpide et pertinente.

1)     La base : Qui ? Quoi ? Pourquoi ?

Le premier pas dans la construction du pitch consiste en la description de la démarche artistique. Pour cela, la méthode journalistique dite des « Five W’s » (What ? Who ? When ? Where ? Why ?) nous semble la plus efficace.

Cela revient à se poser les questions suivantes :

  • « Quoi ? » c’est-à-dire quel est l’objet, le propos du spectacle ? Idéalement le « quoi » se formule en un verbe d’action
  • « Qui ? » c’est-à-dire qui sont les personnages, les acteurs, les sujets du « quoi » ?
  • « Où ? » c’est-à-dire quel est le lieu de l’action ?
  • « Quand ? » c’est-à-dire à quelle époque situer l’action ? Est-ce un récit contemporain ? Cible-t-on une période historique précise ?
  • « Pourquoi ? » c’est-à-dire pourquoi le « qui » va faire le « quoi ».

Dans chacune de ces réponses, on peut retrouver le message induit par la démarche artistique. Quel est l’objectif du spectacle envers le public ? A qui s’adresse-t-on ?

A ces 5 questions on ajoute souvent un « How », « Comment ? ». De quelles manières va se dérouler l’action ? Cela permet de décrire l’atmosphère du spectacle, le contexte avant le déclenchement de l’action et les éléments perturbateurs qui accompagneront les protagonistes. 

Dans un pitch bien construit, l’on doit pouvoir former une phrase avec les réponses aux questions.

Un exemple avec La Cigale sans la Fourmi, création originale de Compote de Prod :

  • Comment ? Alors que les animaux de Fabulie étaient plongés dans une certaine routine
  • Qui ? Renard, Lièvre, Grenouille et Fourmi
  • Quoi ? Partent à la recherche de Cigale
  • Pourquoi ? Car Cigale a disparu
  • Où ? Dans le Royaume de Fabulie et de la Base Moralité
  • Quand ? Aucune temporalité précisée donc on devine que cela peut se passer à n’importe quelle époque

2)     Trouver son originalité

Parvenir à définir les particularités de son projet peut être l’étape la plus ardue de ce processus. L’objectif est de faire ressortir dans le discours les éléments qui permettent de différencier son œuvre de propositions similaires, de sortir du lot. Il peut s’agir autant de considérations esthétiques (la scénographie, la forme du texte, les disciplines adoptées, etc.) que de partis pris dramaturgiques (le sujet abordé, le choix d’un contexte particulier, etc), ou encore dans la constitution de l’équipe créative.

3)     Adapter son message au destinataire

L’ambition d’un pitch est de résumer très brièvement le spectacle tout en attisant la curiosité de son destinataire afin d’engager des échanges autour du projet. Il ne faut donc pas hésiter à adapter son discours en fonction de la personne à qui il est destiné. 

La difficulté est donc de connaître suffisamment les intérêts et les enjeux du destinataire afin de faire correspondre le propos du pitch. Par exemple : on ne s’adresse pas de la même manière à un-e spectateur-ice d’Avignon à qui on distribue un flyer qu’à un-e directeur-ice de théâtre avec qui on souhaite collaborer. Il s’agit donc de mettre en lumière différentes facettes du projet afin de correspondre aux attentes et à la sensibilité de chaque interlocuteur-ice.

Sang Fauve 5

4)     Décliner la longueur du pitch

Il est souvent utile de préparer des versions du pitch de durées différentes afin, encore une fois, de les utiliser dans des contextes très divers. 

L’idéal est de compter sur 3 exemplaires de tailles différentes :

  • Un pitch en 1 phrase, avec 1 notion-clef à retenir (Souvent le « qui ? » et le « quoi ? »)
  • Un pitch en 3 lignes, avec cette même notion-clef à nuancer avec d’autres éléments importants 
  • Un pitch en 10 lignes, qui permet de brasser une majorité des informations relevées grâce à la méthode des « Five W’s ».

5)     Pitcher à l’oral

Une fois ces multiples versions des pitchs couchées sur le papier, il est capital d’essayer de les délivrer à l’oral. Cet exercice permet d’identifier immédiatement si une tournure de phrase manque de clarté ou de pertinence. Il est judicieux de tester les pitchs auprès de plusieurs personnes pour recueillir des retours singuliers, qui permettront de perfectionner le discours.

A noter, le pitch servira de base à l’ensemble de votre communication. Pas de dossier de presse sans pitch et pas de site internet sans pitch.

Vous avez besoin d’aide pour définir un message attractif au public et à vos partenaires ? Compote de Prod met à votre disposition des chargé.es de production et de communication habitué.es à jongler avec les mots. Ecrivez-nous !