Longeverne. Velrans. Deux villages dans l’Est de la France et un petit paquet d’enfants qui se chamaille à coups de lance-pierre. L’histoire de La Guerre des Boutons est connue de tous. Pour la première fois, elle est portée sur scène dans une comédie musicale. Dans une bagarre musicale rythmée de joutes verbales, Yann Sebile, Loïc Sebile et Pauline Pobelle vous transporte dans la France rurale bouleversée par la Première Guerre mondiale.
Compote de Prod a la joie d’accompagner la production de cette pièce à savourer en famille.
Yann Sebile, auteur du livret et metteur en scène, nous en dit plus sur cette création à retrouver le 14 mai à Morteau (39).
Racontez-nous les prémices de cette création. Comment est née La Guerre des Boutons ?
Yann Sebile : À l’époque, notre compagnie existait depuis un plus de 5 ans et nous avions envie de fêter cette étape en créant nous-mêmes notre comédie musicale. Nous voulions respecter un maximum les codes des musicals de Broadway tout en y ajoutant notre petite touche très personnelle.
Étant très fiers de nos racines, nous avons pensé à adapter le roman de Louis Pergaud, auteur franc-comtois, que tout enfant de cette région a étudié au collège. Accessoirement, nous étions fans du film d’Yves Robert de 1962. Il s’agit de la première adaptation du livre en véritable comédie musicale, au sens premier du terme.
Comment s’y prend-on pour adapter une histoire célèbre ?
YS : Nous travaillons à trois donc nous avons décidé ensemble des personnages de l’histoire originale que nous souhaitions garder et développer. Nous voulions absolument repartir du livre de Pergaud. Cela reste une adaptation car nous n’avons pas gardé les dizaines d’enfants de l’histoire et nous avons développé certains personnages adultes mais nous voulions retranscrire l’univers de l’auteur, ses idées et ses mémoires sur scène.
A quelles différences faut-il s’attendre par rapport au film que beaucoup ont en tête ?
YS : Notre histoire se passe à l’orée de la première guerre mondiale tout d’abord pour rendre hommage à Pergaud mort pour la France mais aussi pour aborder le sujet de la vie dans la France rurale pendant la guerre.
Certains personnages ont été approfondis comme Lebrac, Marie Tintin et les figures adultes.
Autre différence, il n’y a pas la célèbre réplique « Si j’aurais su, j’aurais pas venu », puisqu’elle a été écrite par Yves Robert pour le film de 1962 et a donc été déposée.
Dans l’ensemble, tout a été développé car le livre est composé de chroniques mais il faut avoir une intrigue pour tenir le spectateur en haleine et avoir une dynamique sur scène. Nous avons essayé de retrouver la cruauté du livre, un peu perdue dans les derniers films et la sincérité de chaque personnage qui agit en fonction de ses propres convictions.
Nous avons gardé une grande partie du patois franc-comtois qui est l’essence même du livre de Pergaud.
Le spectacle est aussi un hommage à la Franche-Comté. Parlez-nous de votre lien avec cette région.
YS : Nous sommes tous les trois originaires de Franche-Comté, notre compagnie s’y est développée depuis 2014 et nous sommes très fiers de nos racines. Nous souhaitions créer un spectacle qui nous ressemble, à offrir aux personnes qui nous suivent depuis le début. Nous avons même eu la chance d’être accompagnés par le Cherries Symphony, l’orchestre de la compagnie Allée des Cerisiers composé d’une vingtaine de musiciens, lors de plusieurs dates dans l’Est de la France ainsi qu’en Suisse.
Quelles sont vos inspirations artistiques pour ce spectacle ?
YS : Nous sommes tous les trois passionnés de comédies musicales à l’anglo-saxonne. Nous écoutons également beaucoup de musiques de films donc il y a forcément une approche inconsciente réunissant faisant écho à cela. Je pense qu’il peut y avoir des références à Oliver !, Newsies, Matilda, beaucoup à Alan Menken mais aussi aux dessins-animés et films cultes des années 80/90. Et bien entendu, nous avons été inspirés par les grands auteurs comme Charles Dickens ou encore Victor Hugo qui mettaient en lumière les milieux les plus défavorisés de leur époque.
Vous avez dit souhaiter proposer un spectacle « gaulois, épique et rabelaisien », reprenant les mots de Louis Pergaud sur son livre. Quel message aimeriez-vous que les enfants et adultes retiennent de la pièce ?
YS : Nous n’avons pas d’objectifs politiques, moralisateurs ou autres. Pergaud souhaitait montrer qu’il fallait « vivre ses instants de vie d’enfant ». Notre spectacle montre la vie rurale et ses difficultés dans la France de la première guerre mondiale : comment les femmes géraient ce changement brutal, comment les enfants comprenaient ce qu’il se passait. Mais cela reste avant tout un divertissement où l’on suit des personnages en pleine construction, rythmé de doutes, d’envie, de jeux et de violence.
Nous voulons que les spectateurs s’intéressent à cette histoire, se prennent d’affection pour nos personnages et surtout, que les enfants se remettent à insulter leurs camarades de « couilles molles » ou « peigne-culs » dans la cour de l’école !
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