Après Alice et La Cigale sans la Fourmi, la nouvelle création musicale tout public de Compote de Prod verra le jour à la fin de l’année 2020. Le Monde de Peter Pan plongera parents et enfants dans le mystérieux Pays de nulle part.
Quelle sera l’ambiance musicale ? Julien Goetz, compositeur arrangeur et Benjamin Landrot, arrangeur, répondent ensemble.
Julien, tu es compositeur sur le projet Le Monde de Peter Pan. Peux-tu nous expliquer ton rôle ?
Julien Goetz (J.G) : Sur tous les projets Compote de Prod, mon rôle est de créer l’univers musical de nos spectacles. Cela passe par les compositions et les arrangements : je m’inspire beaucoup de l’univers musical du cinéma que j’affectionne particulièrement !
Benjamin, tu es toi arrangeur. En quoi consiste ton métier ?
Benjamin Landrot (B.L) : Effectivement, je suis arrangeur et pas compositeur : le compositeur part d’une feuille blanche, travaille sur des idées, des inspirations, et les soumet à l’arrangeur. J’ai donc déjà de la matière quand je commence : une ligne de voix, des accords, une ébauches d’instruments. Arranger, c’est agrémenter cette matière vers une orchestration complète : il faut définir la structure du morceau, le découper en couplets, en refrains, en passages chantés ou instrumentaux et décider quels instruments joueront. Dans un spectacle musical, la structure est influencée par la mise en scène et le script. On travaille d’après un cahier des charges à respecter selon le contexte de la scène et les émotions voulues pour la chanson. Selon qu’elle est dansante, attendrissante, épique, effrayante, cela influe sur nos choix d’instruments, de tonalité, de rythme.
Vous avez participé à tous les projets de Compote de Prod. En quoi celui-ci est particulier au niveau musical ?
J.G : Pour Le Monde de Peter Pan, j’ai vraiment voulu m’approcher au plus près de la musique de cinéma, autant pour les chansons que les musiques d’ambiance. Je souhaiterais que le public soit transporté entre le théâtre et le cinéma.
B.L : L’histoire est une recomposition de Souviens-toi Pan !, un précédent spectacle de Compote de Prod. De part l’histoire et la trame, logiquement l’univers musical va s’en rapprocher. Julien et moi avons une signature, notre travail est assez spécifique et reconnaissable. Elle se traduit par le type d’orchestration que l’on utilise, qui mélange le symphonique et le moderne avec des guitares, synthés et batteries. Nous avons aussi certains gimmicks dont nous nous servons souvent, à base de harpes, de timbales et de maillets, sans trop en dévoiler. Cela ne nous empêche pas de progresser d’un spectacle à l’autre, d’apprendre de nos erreurs, ce qui nous permet d’approfondir et améliorer cette signature musicale.
Comment travaillez-vous ?
J.G : Ma méthode de composition s’adapte au contexte : je peux partir de rien et y rapprocher des paroles plus tard ou partir d’un texte existant pour le mettre en musique. Il me faut dans tous les cas, a minima, le contexte de la scène : il me permet de me projeter et de créer en conséquence. Ensuite, je file chez Benjamin pour peaufiner l’arrangement (il est le spécialiste des percussions !) et sortir une version à destination de l’équipe.
B.L : Le travail se fait principalement à deux. Nous nous réunissons chez moi, le soir ou le week-end, pour travailler dans mon home studio. Le compositeur a généralement démarré le projet avant de venir, enregistré des idées dans les transports, et nous œuvrons à partir de cela. On travaille directement sur ordinateur, avec des instruments principalement virtuels. Nous avançons sur plusieurs morceaux à la fois. Lors d’une séance, nous en traitons généralement deux ou trois, mais il arrive d’en faire plus. Nous commençons par imaginer une première version puis, la séance d’après, nous effectuons des modifications, en ajoutant un instrument, en changeant la tonalité, en enlevant une strophe. Le morceau se construit par étapes. Statistiquement, il faut en moyenne trois semaines pour qu’une musique soit prête, mais cela reste très variable. Cela prend parfois une seule séance pour les plus courtes, ou bien dix.
Nos rencontres sont parsemées, selon la matière à travailler, selon la période. Cela dépend de nos plannings : parfois, on se voit plusieurs fois par semaine ; parfois, il se passe trois semaines entre chaque séance. Pendant ce temps, on avance chacun de notre côté. Julien n’a pas besoin de moi pour trouver des inspirations et des structures et je n’ai pas besoin de lui pour l’arrangement de certaines couches comme les percussions.
Quelle est votre vision artistique sur cette création ?
J.G : Sur ce spectacle, j’ai privilégié un arrangement de type orchestral majestueux (cela rejoint l’inspiration des musiques de films) en y ajoutant une pointe de moderne via, entre autre, des notes de guitare électrique. Les styles musicaux sont aussi très variés : de l’ethnique à la valse en passant par le tango ! Les personnages voyagent, le public également ! C’est ma vision artistique sur ce spectacle : le mélange des genres et l’effet de surprise par des instrumentations grandioses.
B.L : Notre volonté est de créer une réaction de chair de poule, de faire se dresser les poils sur les bras des spectateurs. Pour cela, il faut que la musique soit poignante, comme quand on va voir un film. Les instruments, les progressions d’accords, le rythmes et la dynamique qu’on a utilisés sont fortement inspirés par le monde du cinéma. Si je devais choisir un mot pour décrire l’univers musical du Monde de Peter Pan, ce serait celui-là : cinématographique.
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