Après La Clef de Gaïa, Lina Lamara signe en 2023 une adaptation de l’histoire culte de Moby Dick. De l’œuvre d’Herman Melville, elle garde la critique de la démesure et l’opacité d’un milieu. La baleine se meut en porte-conteneurs et les pêcheurs deviennent dockers. L’ardeur demeure, décrite avec réalisme et positivité.

Compote de Prod a le plaisir d’accompagner cette adaptation forte et engagée en coproduction avec 8256 STREET et La Neuvième Production. Vous pourrez découvrir Le Moby Dick au Théâtre des Gémeaux pendant le Festival off d’Avignon du 7 au 29 juillet. Réservez votre place !

En attendant, Lina Lamara nous en dit plus sur cette création.

Raconte-nous les prémices de cette création. Comment est né Le Moby Dick ?

Je travaillais sur cette adaptation depuis quelque temps jusqu’au jour où, j’ai eu un déclic : si Moby Dick parlait des baleiniers en Amérique en 1851, j’allais raconter l’histoire de dockers en France en 2002.

Qu’ont en commun l’univers des dockers et l’histoire emblématique d’Herman Melville ?

La mer et les ports ! Plus sérieusement, je dirais la rudesse du travail, l’anonymat de ces gens et l’opacité de leur milieu. Melville a tout de même pondu une encyclopédie maritime, j’en suis loin ! Mais dans cette dynamique, j’ai plongé près d’un an dans la culture docker pour donner le ton le plus juste à mes personnages. Comme dans l’œuvre originale, je tiens à raconter une histoire dans un contexte réaliste et fidèle.

La pièce évoque la camaraderie notamment dans un contexte de grève. Quelle résonance vois-tu avec les mobilisations sociales récentes, s’il y en a une ?

J’ai conçu Le Moby Dick début 2022 et le mouvement social raconté dans la pièce fait tristement écho à ceux vécus depuis plusieurs semaines. Toutefois, ce qui m’importe est le versant positif de cette fiction représenté par la solidarité indispensable des personnages pour avancer. Aujourd’hui je crois qu’il en est de même : sans solidarité, on ne pourra pas vraiment évoluer.

Quelles sont tes inspirations artistiques pour ce spectacle, Ken Loach notamment ?

Oui, l’univers de Ken Loach est une leçon : ses personnages ont autant de force que d’impuissance. Ils surmontent et s’accrochent pour mieux vivre. Globalement les comédies anglaises m’inspirent beaucoup, il y a une dramaturgie dans laquelle je me retrouve totalement. II est souvent question de personnages simples confrontés à des événements difficiles. Le cinéma des années 90 à également été une inspiration pour la mise en scène et l’écriture.

Avec quelle émotion, dans quel état, aimerais-tu que les spectateurs et spectatrices ressortent de la pièce ?

J’aimerais que les personnes puissent s’identifier à cette histoire de dockers, à cette aventure d’ouvriers et puis j’aimerais que les gens en ressortent avec une certaine ferveur !

Comme l’équipe du Moby Dick, vous souhaitez être accompagné.e pour donner vie à votre création sur scène ? Contactez-nous.

Vous avez aimé cette interview ? Partagez-la sur les réseaux sociaux !

Suivez Compote de Prod sur les réseaux sociaux